Bots, blockchain et big data au programme du Digital Meet-Up
Mercredi 9 mai 2018, les start-up Ambrosus, Enterprise Bot, Nudge IT et Spoud ont eu l’opportunité de présenter leurs solutions B2B aux CIO romands membres du Digital Circle.
Pour la sixième fois, une dizaine de CIO romands a pu rencontrer des start-up BtoB sélectionnées sur leur maturité et leur potentiel dans le cadre du Digital Meet-Up organisé par ICTjournal. Les responsables informatiques membres du Digital Circle ont ainsi écouté les pitchs d’Ambrosus, d’Enterprise Bot, de Nudge IT et de Spoud avant de poser leurs questions aux speakers.
Quand la blockchain rencontre l’IoT
«Aux Etats-Unis, 80% de l’huile d’olive est fausse», a lancé Tiphaine Paulhiac d’Ambrosus pour capter son auditoire. Comme de nombreuses autres entreprises, pour lutter contre la fraude et la contrefaçon, la start-up installée à Lausanne et Zoug s’appuie sur la blockchain. Basée sur Ethereum, Amb-net devrait ainsi voir le jour d’ici la fin du mois. La blockchain d’Ambrosus a pour ambition de stocker les informations d’origine d’un produit et ses conditions de transports tout au long de la supply chain pour en assurer la qualité. «Mais comment être certain que les données entrées sont bonnes ?», interroge la project manager avant de passer la parole à son collègue. Et c’est ici qu’Ambrosus compte sortir du lot de toutes les blockchains dédiées à la traçabilité qui prolifèrent: dans son labo d’Yverdon-les-bains, la jeune pousse conçoit les capteurs qui alimenteront automatiquement Amb-net. Ingénieur dans ce laboratoire, Stéphane Ballmer avait apporté l’un de ses prototypes d’objet connecté. Placé sur une palette, celui-ci aurait pour mission d’inscrire dans la blockchain les conditions (température, humidité, lumière) dans lesquelles voyagent les produits transportés. Dès lors, plus besoin de faire confiance à un opérateur qui entre ces données à la main ou de payer les services d’un certificateur. «Il faut que les données entrées soient bonnes, sinon l’utilisation de la blockchain n’a aucun sens», insiste Stéphane Ballmer devant un slide représentant le parcours d’une vache du champ jusqu’à la barquette placée en rayon. «Mais au tout début de la chaîne, comment garantir que la bête est bien une Angus ?», demande l’un des membres du Digital Circle. Là, il faut faire confiance à l’éleveur ont dû admettre les deux speakers devant une audience malgré tout conquise et les pressant de questions.
Des bots pour les clients… et les collaborateurs
Si les deux pitchs suivants avaient pour objet un bot, ils furent très différents tant dans le fond que dans la forme. Dans une prestation plus que rodée et avec un débit impressionnant, les deux confondateurs d’Enterprise Bot ont présenté leur intelligence artificielle capable de répondre aux demandes des clients. Déjà adopté par Generali, PWC ou encore SIX Securities Services, leur chatbot «réduit le temps de traitement ainsi que la frustration des clients», assure Ravina Mutha. «Si l’outil ne peut pas répondre, s’il décèle des signes d’agacement ou que le client demande expressément à parler à un humain, il est automatiquement mis en relation avec un agent humain qui a accès à l’historique de la conversation», complète Pranay Jain. Déjà présente à Zurich, Londres et Bangalore, la start-up a notamment tapé dans l’oeil de l’un des responsables IT par sa capacité à proposer son service on-premises et pas uniquement en mode SAAS.
Ce qui n’est pas le cas de Nibo, le chatbot de NudgeIT, présenté avec beaucoup d’humour et de décontraction par son CEO, Michael Eder. Celui-ci a invité les responsables informatiques présents à décharger leurs équipes de toutes ces demandes à faible valeur ajoutée de type : «Quel est mon code pour utiliser l’imprimante ?». Selon lui, son robot peut faire chuter de 40% le coût du support IT en traitant automatiquement 75% des demandes. Pour le quart restant, Nibo crée des tickets organisés en Kanban et présenté dans un dashboard accessible par le département informatique qui prend le relais.
Du Big Data au networking
Enfin, le CEO et le CTO de Spoud ont conclu cette heure et demie de pitch avec leur solution qui donne accès à toutes les données existantes mais non utilisées car introuvables dans une entreprise. Patrick Bönzli, dirigeant de la start-up bernoise, a expliqué à un auditoire un brin perplexe pourquoi le paradigme de base de données est en train d’évoluer et comment ses équipes parviennent à constituer un «Data Catalogue» simple d’utilisation pour les collaborateurs de leurs clients. Une discussion s’est alors entamée entre Lukas Zaugg (CTO de Spoud) et les membres du Digital Circle sur la gestion de la sécurité dans l’accès à ces données et leurs éventuels partages avec le monde extérieur. Elle s’est poursuivie autour d’un repas au cours duquel les membres des start-up présentes étaient ravis de la proximité qui leur était offerte avec ces CIO, eux-mêmes satisfaits tant de ce bain d’inspiration que de l’espace d’échanges avec leurs confrères que leur ouvre à chaque fois le Digital Circle.